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Histoire des Abbayes vaudoises, Histoire de l'Abbaye des Echarpes bleues, Etats nominatifs
HISTORIQUE DES ABBAYES VAUDOISES
De l'ouvrage
"Les Abbayes Vaudoises" de M. Jean-Jacques Fiechter (éditions
Cabédita) nous extrayons les renseignements suivants :
"Avec les abbayes vaudoises, nous entrons dans un royaume d'initiés.
Partout ailleurs, une abbaye évoque des religieux paisibles, retirés
dans des lieux de culte consacrés à la prière et à
la méditation. Le Pays de Vaud fait exception ! Là, le terme
signifie fête populaire, concours de tir et vin coulant à profusion.
Dans un monde en perpétuelle évolution, le maintien de cette coutume originale est un phénomène digne d'admiration et d'intérêt. Au-delà d'une tradition sympathique, fidèlement conservée, on découvre un organisme toujours vivace, qui se développe, se scinde, se fusionne et meurt parfois ici pour mieux renaître ailleurs. Cette vitalité exceptionnelle a déjà intrigué bien des chercheurs et les raisons invoquées sont multiples : caractère typique des Vaudois, conservatisme lié à une structure cantonale encore largement agricole, instinct grégaire, etc.
Nul doute que ces éléments ont joué leur rôle dans le maintien de cette forme d'association volontaire. Mais on ne peut expliquer cette particularité vaudoise sans remonter dans le temps.
Au cours du Moyen Age, les comtes de Savoie avaient organisé dans leurs villes et bourgades des milices de tireurs à l'arc, puis d'arquebusiers, prêtes à assurer instantanément l'autodéfense des localités et le maintien de l'ordre public. Quand nécessaire, les hobereaux locaux pouvaient y recruter leur "Ost' leur contingent de soldats entraînés pour les suivre dans leurs chevauchées guerrières. Ces prestations paramilitaires, en principe volontaire et honorifiques, comportaient certains privilèges et avantages, tels que des prix aux meilleurs tireurs et des dispenses d'impôts ou de corvées."
La plus ancienne abbaye connue remonte à 1381, Milice bourgeoise de Grandcour, époque de la Maison de Savoie qui gouvernait le pays, ceci jusqu'en 1536, date de l'arrivée des Bernois.
Les arquebusiers de chaque localité constituèrent bientôt une association fermée qui s'organisa sur le modèle de sociétés religieuses ou abbayes et dont le président prenait le titre d'abbé et les membres celui de confrères.
Quand le Pays de Vaud passa sous le régime bernois, l'organisation de l'armée ne tarda pas à être complètement transformée de manière à constituer une force cantonale et non plus seulement locale ou seigneuriale.
On doit à l'esprit de conservation des Vaudois pour leurs abbayes qu'elles n'aient pas disparu.
Par bonheur, comme l'avaient été les seigneurs de la Maison de Savoie, les Bernois furent conscients de l'utilité de tels groupements et maintinrent ces associations en les adaptant aux nouvelles habitudes militaires et au perfectionnement des armes, et en créèrent encore des nouvelles, plus petites, afin que, partout, on s'exerçât au tir et se préparât, par une instruction soutenue, à la défense du pays et du régime politique nouveau.
Le Gouvernement bernois su admirablement profiter de l'esprit militaire qui anima de tout temps les Vaudois. C'est ainsi qu'au cours des deux siècles et demi d'occupation, beaucoup d'anciennes abbayes furent réorganisées et un grand nombre d'autres furent fondées.
Contrairement à LLEE, nos anciens souverains seigneurs de l'illustre et florissante République de Berne, la Révolution vaudoise et spécialement le régime de la République helvétique furent funestes aux abbayes du Pays de Vaud, ce qui paraît étrange aujourd'hui.
Lorsque la loi du 22 octobre 1798 prescrivit que toutes les communautés, corporations, etc. devaient prêter à la nation le cinq pour cent de leur fortune, beaucoup d'abbayes pensèrent qu'on finirait par leur prendre tout ce qu'elles possédaient. Après avoir versé cette contribution, elles décidèrent de partager entre leurs membres le solde de leur avoir. C'est ainsi qu'en 1799, en l'espace de deux jours, on vit disparaître les deux associations de tireurs de Romainmôtier. Celles qui étaient au bénéfice d'un privilège de l'ancien gouvernement n'avaient plus de raison d'exister; elles disparurent avec le tir du Papegay.
D'autres abbayes montrèrent plus de confiance. Elles manifestèrent celle ci par des dons patriotiques et continuèrent leurs exercices dans la mesure où cela leur fut permis par les événements de cette époque agitée.
Le temps arrangea bien les choses. A l'initiative de M. Charles Jan, alors président de la Société vaudoise des carabiniers, est née, le 15 mars 1942, la Fédération des Abbayes vaudoises qui compte, en 1989, 185 abbayes.
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HISTORIQUE DE NOTRE ABBAYE
Villeneuve, le 2 MAI 2001
Origine et date de fondation de notre Noble Abbaye
Dans la notice historique de 1937 écrite par notre confrère André Bertholet d'Ernest, il est dit, je cite :
"En
l'absence de tout document antérieur à l'année 1813,
il est malheureusement impossible de connaître exactement la date de
sa fondation. Le premier procès-verbal que l'on possède est
celui de l'Assemblée Générale du 3 juillet 1813. C'est
seulement dès cette date que les comptes-rendus des Assemblées
Générale et des Séances de Conseil de l'Abbaye, écrits
à la main, dans des registres spéciaux, ont étés
conservés.
Le plus ancien des registres porte le numéro 2. Des recherches ont
été faites à de nombreuses reprises pour retrouver le
registre numéro 1. Malheureusement elles sont restées vaines.
L'Abbaye possède encore aujourd'hui, par contre, une coupe en argent
portant les armes de "De Wattville" ( Erreur ! il s'agit des armes
des "De Tavel" ) avec l'inscription suivante :
"Noble André de Tavel 1702"
Sans vouloir nullement imposer une date officielle pour la fondation de l'abbaye du Cordon Bleu, mais d'après quelques renseignements que j'ai pu trouver, l'année 1702 pourrait très certainement êtres celle qui lui à donné naissance. Cette date peut être encore confirmée par le procès-verbal de la séance du Conseil du 15 février 1815 qui parle de la rentrée d'une obligation datant du 1er aoust 1744."
Donc, depuis
1937, notre Abbé-Président d'Honneur André Bertholet,
ancien archiviste de la Commune de Villeneuve et historien à ses loisirs,
n'était pas tranquille et cherchait à en avoir le "cœur
net".
En 1994, le registre N° 1 n'est toujours pas retrouvé !
André Bertholet prend donc contact avec Monsieur Nicolas Barras, archiviste
de l'Etat de Berne. Après un voyage à Berne et des recherches,
il revient à Villeneuve avec certains documents laissant à croire
qu'une "Société de tireurs" a été fondée
à Villeneuve, en 1702, par le Seigneur de Sâles et Baron du Châtelard
Etienne de Tavel et plusieurs autres personnalités de Villeneuve.
Un peu plus tard, en 1997, l'Abbé-Président d'Honneur Roger Puenzieux reprend le flambeau et se rend, lui aussi, aux Archives de Berne pour rechercher la preuve formelle de la fondation de cette "Société de Tireurs" à Villeneuve, en 1702.
Selon ces recherches il s'avère que :
Et enfin, l'Assemblée Générale du 24 mars 1975 décide,
sur proposition de l'Abbé-Président de l'époque, Roger
Puenzieux, de remonter aux origines de notre Abbaye et de porter à
nouveau une écharpe bleue et une cocarde à la boutonnière,
en devenant la :
"Noble Abbaye des Echarpes Bleues de Villeneuve"
A l'appui de plusieurs documents, photographiés aux archives de l'Etat de Berne, qui prouvent que la naissance de notre Abbaye date de 1702, l'Assemblée Générale du 16 avril 1998, sur préavis du Conseil, prend à l'unanimité les décisions suivantes :
De faire ratifier cette date de fondation par le Conseil de la Fédération des Abbayes Vaudoises. ( Ratification obtenue par lettre du 21.avril 1998.)
Jusqu'en
1823, l'Abbaye des Echarpes bleues a été gérée
par un conseil de douze membres, conseil qui établissait chaque année
un recteur; celui-ci percevait les intérêts de la société
et établissait un procès-verbal pour rendre compte de son activité,
même lorsque, certaines années, il n'y eut pas de tirage. Dès
1823, c'est un conseil de neuf membres qui régit la société.
L'abbé-président était nommé pour une durée
de huit ans, de même que le secrétaire, lequel n'avait pas voix
délibérative au conseil. Une première série de
quatre conseillers était renouvelée à l'expiration de
la quatrième année, les quatre autres et le président
l'étant au bout de huit ans en même temps qu'un nouveau secrétaire
était nommé, par l'assemblée générale des
membres de la société.
Le recteur était nommé chaque année par ordre d'ancienneté,
et s'il se récusait pour une raison ou une autre, il pouvait se libérer
de cette charge en payant 60 batz. Cette coutume de rachat était aussi
en vigueur dans plusieurs autres abbayes, dont celle des Mousquetaires de
la Noble Bourgeoisie d'Aigle. Comme abbé-président et conseillers
étaient rétribués à la séance, le recteur
touchait aussi un certain pourcentage des recettes de la société,
mais il devait payer la "cibe" de ses propres deniers et procéder
à toutes les installations du tirage; cependant la dite cible restait
sa propriété.
Au cours des divers règlements, on s'aperçoit qu'il y avait
des tirages avec et sans parade. Cette dernière revêtait toujours
une certaine solennité. Etant prévue le matin, ceux qui n 'y
prenaient pas part étaient exclus des tirs. Le nom de l'abbaye, dite
..des Echarpes bleues" lui venait de ce que chaque membre devait se présenter
à la parade avec une écharpe et une cocarde bleues, excepté
pour les membres en service militaire, qui venaient en uniforme avec leur
propre arme d'ordonnance, à l'occasion du tirage annuel qui se faisait
statutairement en avril.
A partir de 1857, les ordonnances très strictes touchant la parade
sont plus ou moins adoucies et c'est ainsi que les absents peuvent se racheter
en payant une sorte d'amende .L'écharpe bleue reste en vigueur pour
l'abbé-président, les autres membres du conseil portant un brassard
bleu avec une cocarde au milieu. Quant aux membres, ils doivent être
vêtus décemment, porter un chapeau et, comme signe distinctif,
un cordon bleu en sautoir. Actuellement, la noble abbaye compte 119 confrères.
Toutes ces dispositions complémentaires au règlement de 1823
sont admises par le Conseil d'Etat, le 8 janvier 1858, avec la mention que
"la société sera sous la surveillance de Monsieur le Préfet,
qui sera prévenu de ses assemblées, conformément à
la Loi".
Si des dispositions différentes, concernant la parade et le tirage
se sont fait jour au cours des années suivantes, dès 1935, il
semble qu'on soit revenu aux anciennes traditions, mises en vigueur dès
1823.
ORDRE DE LA PARADE DE 1823
Cinq musiciens
et deux tambours, Monsieur l'Abbé seul, portant l'épée
et l'écharpe en ceinture .
Les Conseillers portent l'écharpe sur l'épaule droite et la
canne à la main, suivent deux par deux.
A noter que les officiers, selon l'article 6 du Règlement, soit un
capitaine, un lieutenant et un enseigne, qui auront les soins et le pouvoir
de former et commander la parade et tout ce qui a rapport au tirage , porteront
l'écharpe sur l'épaule gauche.
Les sociétaires, qui sont inscrits dans les milices, devront se présenter
à la parade, en uniforme complet et de leur corps, avec leur arme respective.
Cette obligation dura jusqu'en 1874, date de la nouvelle loi sur l'organisation militaire de la Confédération, qui interdit le port de l'uniforme.
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ETAT
NOMINATIF DES CONFRERES EN 1764
(Selon le registre no 2, le 1er ayant été perdu)
Bertholet Antoine (1764) | Bontems Vincent (1773) |
Morier Isaac (1764) | Burnet Abram (1773) |
Grosjean Jean (1764) | Pilet François (1775) |
Bontems François Louis (1764) | Joly Charles Emmanuel (1775) |
Pilet Abram (1764) | Henriquet Alexandre (1776) |
Rivaz Jean Jacques (1764) | Bertholet David (1777) |
Pilet Pierre (1764) | Bertholet Jean Antoine Emmanuel (1778) |
Nicolet Rodolphe (1764) | Pilet Jean Jacques (1779) |
Dulon Jean (1764) | Bontems Isaac (1780) |
Ansermoz Jean Jacques (1771) | Puenzieux Pierre (1780) |
ETAT NOMINATIF DES ABBES DEPUIS 1816
Le registre N° 1 des procès-verbaux a été
perdu. I' état nominatif est donc impossi- ble à reconstituer
de 1764 à 1813. Le premier Abbé connu est désigné
comme tel dans le procès-verbal transcrit au début du registre
des procès-verbaux N° 2 (Assemblée générale
du 3 juillet 1813).
Est :
PILET | Abram | de ? | à 1816 † | |
PILET | Jacques | Capitaine | de 1816 | à 1830 † |
PILET | Charles | de 1830 | à 1836 † | |
CHAUSSON | David | Colonel | de 1836 | à 1854 † |
ROSSET | Henri | de 1854 | à 1860 † | |
CHAUSSON | Emile | de 1860 | à 1865 † | |
JOLY | David | de 1865 | à 1879 † | |
DELAY | François | de 1879 | à 1896 † | |
GLAPPEY | Jules | de 1896 | à 1907 † | |
PILET | Henri | de 1907 | à 1914 † | |
PUENZIEUX | Auguste | de 1914 | à 1921 † | |
RUCHET | Louis | de 1921 | à 1923 † | |
PILET | Gustave | de 1923 | à 1929 † | |
LAVANCHY | Louis | de 1929 | à 1937 † | |
MASSON | Gustave | de 1937 | à 1946 † | |
PUENZIEUX | Edouard | de 1946 | à 1954 † | |
BERTHOLET | André | Capitaine | de 1954 | à 1974 † |
PUENZIEUX | Roger | Major | de 1974 | à 1994 † |
GLAPPEY | André | de 1994 | à 2008 | |
ROBERT | Cédric | Premier-Lieutenant | de 2008 | à ... |